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Concetta Schuler a voulu rendre visite � son fr�re Di�go Arnone, sa belle-s�ur Dominique et son neveu Nicolas, qui demeurent � Istres dans les Bouches-du-Rh�ne. Rien d'extraordinaire dans cette d�marche sauf qu'elle s'y est rendu � v�lo. A l'arriv�e, elle comptabilise 911 kms au compteur apr�s un parcours r�alis� en 9 jours. De ces exploits, elle tire � chaque fois une exp�rience enrichissante.
Concetta, la quarantaine triomphante, est une 'accro' du v�lo avec lequel elle a d�j� r�alis� quelques exploits comme l'ascension des principaux cols des Alpes en 1995 et en 1996. En 1997 elle r�alise un circuit qui lui a fait franchir 3 fronti�res et 6 d�partements. Avec � chaque fois pr�s de 1000 kms dans les jambes. En 1998, 'petit' tour dans les Pyr�n�es pour escalader 9 cols, dont le Tourmalet. L'ann�e suivante, ascension du Mont Ventoux par les trois routes, une par jour, qui permettent d'acc�der au sommet. Cette ann�e, c'est la deuxi�me exp�dition qu'elle r�alise sans le soutien logistique de son mari qui la suit d'habitude en voiture. Pour la pr�paration de son v�lo, Concetta b�n�ficie de l'aide d'un comp�re de Stiring-Wendel, lui aussi un habitu� des longs parcours sur deux roues, Florent Monnet, dit "Papy v�lo". Le d�part de la premi�re �tape se fera de bonne heure (6h10) de Petite-Rosselle et la cycliste se rend d'abord � la boulangerie Pat� � Stiring-Wendel, son employeur, pour l'apposition du cachet commercial dans son carnet de route. Au fil des �tapes elle fera de m�me lors des haltes (h�tels, office de tourisme, station service) pour prouver qu'elle a bien fait le parcours. D�part ensuite pour rejoindre Nancy o� "je passe la premi�re nuit chez ma fille a�n�e D�borah qui y est �tudiante". Son compteur affiche 115 km pour cette journ�e. Les autres nuits elle dormira dans des h�tels et des chambres d'h�tes avec des fortunes diverses qui vont "de la serveuse tr�s �l�gante qui m'accompagne au garage pour d�poser le v�lo au serveur pas sympathique qui me loue une chambre du personnel "avec une porte qui ne ferme pas de l'int�rieur"". Elle d�couvre ainsi qu'il existe encore des h�tels miteux. Dieu merci, ce n'est pas le cas partout comme � Sennec�-l�s-Macon o� elle a �t� accueillie dans le g�te "La Vremontoise" par "un couple adorable qui s'est mis en quatre pour moi et qui m'a invit�e � d�ner � leur table". Un tel parcours est source de rencontres diverses et parfois surprenantes. Ce qui lui arrive d�s la 2e journ�e pr�s de Chateauneuf. "J'avais mis pied � terre devant une c�te � 9%, pour pousser mon v�lo. Avec le chargement et la chaleur, j'aurais trop puis� dans mes r�serves physiques. Tout en montant, je vois au sommet un �criteau rouge qui grandit. En m'approchant j'arrive � lire l'inscription "Qui somme-nous?". En dessous, un homme dans une chaise roulante accompagn� de deux chiens. Arr�t, entretien. Il me dit s'appeler Alain Lecoque, il vient de Dijon et se rend � Bruxelles avec comme but le soutien � la lutte contre toutes les discriminations". Lors de la 6e �tape, de Chazay d'Azergues � Condrieu (Rh�ne), elle rencontre un cycliste du cru qui lui propose de lui faire traverser Lyon par les chemins de traverse et un peu plus plat, jusqu'aux Roches de Condrieu. Elle apprend que cet "amateur �clair� anime une �quipe de jeunes cyclistes et un mouvement antidopage qui sera pr�sent dans la caravane du Tour de France 2000". Concetta Schuler a eu quelques p�pins physique et m�canique durant son parcours. Coup de soleil sur les avant-bras d�s le 2e jour, suivront une colique n�phr�tique, une douleur au genou gauche qui l'accompagneront tout au long du chemin. La cycliste aura une mauvaise surprise � la 5e �tape, le moral n'y est pas, de plus le pneu arri�re �clate sous l'effet de la chaleur alors qu'un gros orage se pr�pare et il est d�j� 18 h. Il faut vite trouver un h�tel, une dame lui en indique un � 2,5 km, � Civrieux, et elle l'y conduit avec sa voiture en laissant le v�lo chez elle pour le reprendre le lendemain. Elle n'aura parcouru que 85 km ce jour-l�. "Le lendemain, r�paration express du v�lo chez un marchand de cycles, et un d�part retard� de quelques heures", dit-elle. Le second p�pin lui arrive alors qu'elle est d�j� chez son fr�re. Apr�s une journ�e de repos, le virus du v�lo la reprend. Elle veut rejoindre le bord de mer distant d'une vingtaine de kilom�tres. Elle n'y arrivera pas, apr�s 6 km, le v�lo rend l'�me, roulements cass�s. Le retour � la maison est moins �prouvant, puisqu'elle le fait en voiture avec son mari, Jean-Claude, venu la rejoindre � Istres. De retour � son domicile elle confie: "Mon r�ve serait de faire le tour de la France. Mais c'est une exp�dition qui prendrait quelques semaines et il faudrait disposer de moyens mat�riels et financiers". Avec le courage dont elle fait preuve � chaque fois, elle peut l'envisager. © 2000 Raymond Scheuer & Le R�publicain Lorrain
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