Mtiers d'autrefois

N le 15 novembre 1929 Vipaja, un petit village viticole de Slovnie, rien ne prdestinait au dpart le jeune Bernard Rehar devenir cordonnier.
Ce n'est qu'aprs trois annes de travail dans la ferme de ses parents que le jeune Bernard dcide de commencer un  apprentissage de cordonnier, qui sera sanctionn par un CAP en octobre 1949. Le lendemain de l'obtention de son diplme, il est appel sous les drapeaux, dans l'infanterie, o il est nomm responsable de l'atelier de cordonnerie.
Quelques annes plus tard, en 1955,  l'instar de ses deux surs qui l'ont prcd en France, il quittera sa Slovnie natale pour venir s'installer en France, Stiring-Wendel, o il exercera dsormais son mtier.
Embauch l'poque par Antoine Radi, un cordonnier dont les anciens de Stiring se souviennent encore, il peaufine son art avant d'ouvrir son propre atelier en 1961 dans la rue du Gnral Grgoire vieux Stiring. En 1967, il se dplace dans la rue St Franois o trois ans plus tard, aid par sa femme Marie, il adjoint son atelier un commerce d'articles de sport. Pour des raisons de sant, il arrte cette activit en 1989 et accepte de prendre la responsabilit du magasin de chaussures Kerner tout en continuant son activit de cordonnerie dans l'atelier situ dans ce local. Des dizaines de milliers de chaussures de toutes tailles et de toutes formes ont eu droit l'attention de ce dernier cordonnier, amoureux de son mtier...


Bernard Rehar dans son atelier
Photo © by Scribouillard

De nos jours, les cordonniers ne sont plus assez nombreux pour imposer leurs vues : la preuve en est qu'ils ne peuvent faire baisser une TVA de 19,6 % sur les rparations. Aujourd'hui, on estime qu'il faut un cordonnier pour 11 000 habitants. Or, il y a une vingtaine d'annes, on comptait 10 cordonniers Stiring-Wendel. Qu'est-ce qui explique cette anorexie de la profession ? On peut, bien entendu, trouver de multiples raisons ce qui parat tre un conte de Grimm version Titanic. C'est ainsi que le raisonnement conomique actuel pousse une grande partie de la population acheter des chaussures bon march que l'on estime inutile de faire rparer au bout d'un moment. La civilisation du jetable , qui veut qu'on ne reprise plus une chaussette ou que l'on remplace d'office une aile de voiture cabosse, est parvenue jusque l. Hormis les chaussures orthopdiques, il devient trs rare que l'on fabrique une paire de chaussures de faon artisanale, tant donn le prix lev d'une telle prestation. Par ailleurs il faut reconnatre une certaine diffrence de comptence entre les membres de la profession, justifiant des diffrences de prix, certains utilisant des semelles prdcoupes, la fabrication de clefs ou de plaques prenant parfois le pas sur le travail de cordonnerie proprement dit.

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