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Louis ARTI : Couleur Amiti� J'ai connu Louis quand il s'appelait encore Gaudioso � l'�cole primaire de Schoeneck. C'�tait l'�poque o� l'on chauffait encore la salle de classe � l'aide d'un po�le � charbon et o� les enfants ob�issants mettaient des patins pour ne pas salir pendant la saison pluvieuse la salle de classe.
Derri�re le pupitre du ma�tre F�lix Thil, un crucifix, devant le pupitre une assembl�e h�t�roclite de gamins originaires de tous les coins du monde. 30 nationalit�s se partageaient le savoir que l'instituteur essayait tant bien que mal de leur transmettre. Dans la cour de r�cr�ation, un grand m'avait attaqu� pour me piquer mes billes. Louis m'a d�fendu et, depuis ce jour, l'amiti� vraie sommeillait en nous. Puis nous nous sommes perdus pendant de longues ann�es, mais un jour Louis est revenu. Adulte, barbu, pauvre, mais toujours enthousiaste et vrai. Il se souvenait de moi et m'a fi�rement pr�sent� son premier disque (enti�rement fait � la main !) et nous l'avons invit� � se produire dans un tour de chant, � Schoeneck -->, devant ses anciens camarades et ses anciens instituteurs. Alors, la magie a fonctionn� Le petit pied-noir Gaudioso �tait devenu Louis Arti, l'artiste �corch� qui jonglait avec des mots qu'on ne comprenait pas toujours, mais qui fascinaient comme ils vous fascineront lorsque vous �couterez ses chansons. Cl�ment Keller, Pr�sident de l'A.M.I.S.
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C'�tait un pays de baraques en bois et de charbon riche. C'�tait la ru�e vers la belle vie. Belle vie en noir ! Et brillante d'un flambant diamantesque� Entre les bois des planches des baraques, entre cette folie provisoire de l'habitat et la mont�e �conomique qui gonflait les joues de Marianne et des banques et les affaires des Seigneurs H, B et L. Il y avait tant de monde qui avait faim et il y avait tout ce charbon qu'on y marchait dessus� Au loin tombait une for�t en bois de Nuremberg� O� loger le monde quand il tra�ne une guerre aux pieds ? Ces mains cueillies pour les pioches, les haches, les pelles, les marteaux piqueurs et les perforatrices des Houill�res. Ces mains entour�es parfois de 7,9,11,14 enfants� De cette Lorraine de baraques, disparue aujourd'hui, que je connais, que j'aime, moi qui ne suis pas natif d'ici. Comme mes semblables, je revendique ce pays o� notre voyage de la racine de l'angoisse s'est enfonc� dans les bois de Schoeneck... Mai 1993, un village dans la t�te, Radio France. Je me souviens� C'�tait en 1993, j'avais sillonn� la r�gion avec Louis pour retrouver quelques-uns des 'anciens des baraques' avec lesquels nous avons �voqu� de lointains mais vivants souvenirs. Gr�ce au talent des techniciens de l'atelier de cr�ation de l'Est de Radio France et � Mich�le Oster, ces documents sonores se transform�rent en une �vocation radiophonique de 10 �pisodes de dix minutes� Une fois de plus, la magie des mots avait fonctionn� ! Cl�ment Keller
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BELLE VIE EN NOIR (extrait)
Plus loin le train s'arr�te encore; ce coup-ci Mica et Toche s'�crient spontan�ment :
- Maman, regarde : Amora la moutarde de Dijon !�
Marie-Quinze-Ao�t assomm�e de fatigue, se l�ve quand m�me. Elle les rejoint dans le couloir, elle rit avec eux.
- C'est beau la France, mes enfants !� C'est beau, hein mes ch�ris ?�
On repart; les pays de la C�te d'or se mettent � glisser sous leurs yeux. D�s qu'il est frapp� par un bel endroit, Mica pense que �a serait bien que le train s'y arr�te; j'y habiterais volontiers, s'avoue-t-il.
Mais la locomotive prend la direction du nord-est, elle ne les d�posera pas dans les vignobles de Nuit Saint Georges, elle roule vers les mines de charbon, vers les industries.
Depuis Marseille, Mica a rep�r� d'autres bruits qu'il ne connaissait pas. Il a enregistr� le tac tac que faisait continuellement le train quand il passe sur un bout de rail ajour� l�g�rement d'une �clisse. Il a localis� plusieurs sons diff�rents : celui des roues sur les aiguilles, celui des roues sur les appareils de dilatation, les grincements du convoi dans les entr�es de gares lorsque les wagons se tortillent sur les c�urs d'aiguillage; et puis les sifflets de diff�rentes locomotives� Pour Mica aucun de tous ces sons n'a la m�me note, ni le m�me rythme; c'est selon si le train roule doucement ou vite - une question de tempo que la musique lui fera comprendre encore mieux plus tard. Les deux barres ferroviaires d'acier poursuivent parall�lement des lignes de lumi�re sur des centaines de kilom�tres. Dans les gares de triage Mica admire les reflets du soleil qui s'�parpillent sur les voies : �a � l'air d'un million d'ampoules jet�es comme du sel sur les p�tes, se dit-il...
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Souvenirs Parfois, au terme d'un nouveau voyage droit, surgissait sa massive silhouette, la main tendue mendiant quelques mots ou quelques phrases oubli�es. Son ombre se d�coupait dans la brume triste du quotidien, l�-bas, au coin d'une ruelle qui s'appelle ma vie, dans la grisaille habituelle de cette lointaine Lorraine. Les jours ordinaires revivaient alors en rires sonores et voraces et les souvenirs fous d'un pass� simple jaillissent � nouveau � la surface de nos m�moire telles ces billes brillantes et color�es qui jaillissaient des sacs en tissus dans lesquels nous rangions avec pr�caution nos futurs souvenirs d'enfance� Cl�ment
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